qu'est-ce que cela signifie pour les hypothèques françaises? –
La BCE a décidé de maintenir ses taux actuels, tandis que la Fed et la Banque d'Angleterre ont abaissé les leurs. Qu'est-ce que cela signifie pour les emprunteurs actuels et futurs en France? Des experts immobiliers ont mis en lumière la situation.
De nouvelles mesures
Bien que les taux d'intérêt record de la France restent inchangés, la BCE a annoncé la mise en œuvre de mesures exceptionnelles destinées à encourager les banques à octroyer des prêts hypothécaires, avec «une enveloppe de 120 milliards d'euros pour leur programme d'achat d'actifs et une extension de son LTRO ou Refinancement Long Terme Programme d'opérations, qui sont des prêts à long terme accordés aux banques de la zone euro afin d'assurer la liquidité immédiate du système financier de la zone euro », détaille Vousfinancer dans un communiqué. La BCE veut ainsi s'assurer que les banques «peuvent continuer à jouer leur rôle dans le financement de l'économie réelle à mesure que les effets économiques du coronavirus deviennent apparents», souligne-t-elle.
Au regard du coronavirus, qui a déjà pesé lourdement sur l'économie mondiale, nous avons interviewé 3 experts pour répondre à vos questions sur l'impact de ces mesures en tant qu'emprunteur actuel ou potentiel en France.
Pour Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer, les mesures montrent que la situation est sous contrôle.
«Même si la Banque centrale a laissé ses taux directeurs inchangés, en annonçant ces mesures exceptionnelles, elle montre qu'elle a la situation sous contrôle et qu'elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour limiter le ralentissement économique, ce qui devrait contribuer à maintenir les taux des obligations d'État – en particulier en France – des taux hypothécaires bas et dans leur sillage », analyse Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.
Pour Philippe Taboret, directeur général adjoint du courtier CAFPI, les taux étaient déjà très bas.
«Les taux de la BCE sont déjà à leur plus bas, il est donc inutile de les abaisser davantage. Leur décision de racheter la dette est plus bénéfique car les pays devront s'endetter pour soutenir les entreprises et minimiser l'impact économique du Coronavirus. C'est également bon pour les hypothèques, qui devraient bénéficier d'une baisse des OAT », explique-t-il.
Pour Maël Bernier, directeur des communications du courtier Meilleurtaux.com, cette poursuite est une bonne décision.
«Les taux de refinancement étaient déjà très bas, cette décision n'a donc aucun impact sur les taux hypothécaires individuels. Compte tenu du contexte et en particulier des OAT, qui sont en territoire négatif, les banques maintiennent et continueront de maintenir des taux hypothécaires très bas pour les particuliers », précise Bernier. "Le véritable problème des prêts individuels n'est pas les taux hypothécaires, qui sont extrêmement bas et devraient le rester, mais plutôt les nouvelles règles en vigueur depuis le début de l'année sur recommandation du Haut Conseil de la stabilité financière ( HSCF) », ajoute-t-elle.
Emprunter selon les nouvelles règles
Les experts sont unanimes: les nouvelles règles mises en place par le HCSF et la Banque de France, qui obligent les banques à respecter un taux d'endettement de 33% et à limiter les conditions d'emprunt à 25 ans au plus, désavantagent les emprunteurs.
«Selon nos calculs effectués avec le cabinet de conseil Astérès, il y a plus de 200 000 ménages qui auraient pu être financés en 2019 qui ne sont plus éligibles en 2020. Malheureusement, si rien n'est fait, 2020 signifiera la fin de l'accession à la propriété et / ou le rêve de l'épargne immobilière pour la classe ouvrière – qui exercera également une pression sur le marché locatif avec une augmentation de la demande et une baisse de l'offre, car les petits investisseurs seront également parmi les «victimes» de ces règles », conclut Bernier.
«Il est indéniablement plus difficile d'emprunter depuis l'application de ces recommandations. Le nombre de refus de crédit a plus que doublé, passant de 10 à plus de 20% des demandes soumises par le CAFPI. Les nouveaux acheteurs et investisseurs sont principalement touchés », ajoute Taboret.
Les volumes pourraient diminuer
Bien que la demande reste forte et que les taux d'intérêt soient minimes, les volumes de ventes dans le sillage du coronavirus devraient chuter. «L'évolution du coronavirus et la gestion de la pandémie auront certainement un impact sur les volumes mais pas sur les prix ou les taux d'intérêt», souligne Stéphane Desquartiers, fondateur de la Maison de l'investisseur. "Une période d'attente doit donc certainement être prévue."
Source: Pas de baisse du taux de la BCE: ça change quoi pour votre crédit?
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