Les secrets du Bristol Paris Palace –

Depuis près d'un siècle, les hôtes de cet ancien manoir profitent du meilleur du luxe français à travers le restaurant étoilé, le jardin secret, la piscine perchée et les suites élégantes.

Hippolyte Jammet (1893 – 1964) rêvait d'ouvrir un jour un hôtel de luxe qui serait l'incarnation de sa vision du luxe et du savoir-vivre à la française. Il n’a que trente ans quand, en 1923, il découvre l’ancien hôtel particulier du comte Jules de Castellane, inoccupé et abandonné depuis des années, sur la prestigieuse avenue Matignon, à deux pas de l’Elysée. Sa décision était prise: il créerait un lieu où les globe-trotters du monde entier pourraient venir se faire dorloter, dans une ambiance feutrée comme s'ils étaient chez eux. Quant au nom, c'est un hommage approprié à Frederick Hervey, le 4e comte de Bristol, un grand voyageur aux goûts raffinés.

Une âme résiliente

Hippolyte Jammet était un visionnaire ingénieux. Cet hôtel n'a pas seulement été le premier à être équipé de la climatisation et du room service, il a également inventé le «mirophare», un miroir grossissant inclinable équipé d'une ampoule et, côté décoratif, un mélange de mobilier d'époque et d'œuvres d'art. . Puis, sentant l'imposant danger de la Seconde Guerre mondiale, Jammet a installé un abri anti-gaz au sous-sol. En 1940, il convainc l'ambassadeur américain William Bullitt de faire du Bristol Paris la résidence officielle des citoyens américains de passage dans la capitale. Les négociations ont été rapidement conclues, Hippolyte Jammet proposant de mettre gratuitement à disposition des chambres et des services. Grâce à cet accord, l'établissement est resté le seul hôtel de luxe non réquisitionné par l'armée d'occupation. Il devint plutôt un refuge, notamment pour Léo Lehrman, qui se cacha pendant trois ans dans la suite 106 jusqu'à la libération. De nuit, l'architecte arpentait les couloirs déserts et dressait les plans de son embellissement, en se concentrant notamment sur le restaurant d'hiver – l'actuel Salon Castellane – et la grille en fer forgé torsadé de l'ascenseur principal.

Un palais pour chaque célébration

Les jours plus joyeux, le Bristol Paris accueille des mondains, des politiciens et des célébrités, qui organisent de magnifiques soirées au cœur de la ville. Joséphine Baker par exemple, le 24 mars 1975, après le coup d'envoi de son spectacle célébrant cinquante ans de somptueux swing hip sous les projecteurs des plus grands music-halls, a invité 250 invités triés sur le volet – la princesse Grace de Monaco et Mick Jagger étaient là – pour un dîner de fête. En avril 2018, le palais a inauguré une suite rendant hommage au danseur et agent de contre-espionnage hors pair de la Seconde Guerre mondiale. Au mur est accrochée une sublime photo prise par le russo-américain George Hoyningen-Huene en 1927 ainsi que des clichés de cette célèbre réception. La Suite 1925, l'année où la star et militante débarque au port de Cherbourg… et quand le Bristol Paris ouvre ses portes.

1978, une nouvelle ère

En 1978, l’épouse d’Hippolyte, ayant pris la tête de l’établissement, décide de vendre le Bristol à la famille Oetker, déjà propriétaire du Cap-Eden-Roc à Antibes. Renouvelant les rêves de grandeur du fondateur, la famille entreprend de nombreux travaux de rénovation, dont l'ajout d'une nouvelle aile en 1979: «L'entrepreneur a acquis un sublime bâtiment adjacent à l'hôtel», explique Leah Marshall, directrice de l'établissement depuis 10 ans. «Il a travaillé main dans la main avec sa fille, la comtesse Bergit Douglas, pour restaurer l'ancien couvent des Petites Sœurs de Bonne-Espérance. Elle supervise également la décoration des chambres et suites, confiée au cabinet d'architectes MM-Design. L'héritage et l'histoire de Bristol Paris frappent également le chef Éric Frechon. Il rejoint comme commis d’Émile Tabourdiau, puis fait sa marque à La Tour d’Argent et même au Crillon en tant que commandant en second. Bien qu'il ait ouvert son propre restaurant en 1995, l'attrait du palais était trop grand et il est revenu en grande pompe et circonstance en 1999, au poste de chef. «Quand j'étais plus jeune, je rêvais de devenir chef cuisinier, ce qui serait l'aboutissement de ma carrière», se souvient Éric Frechon. «Je suis revenu au Bristol Paris car les propriétaires étaient toujours les mêmes et l'esprit de famille qui règne encore ici aujourd'hui m'a beaucoup plu. Et il y a une vraie signature Frechon ici, que ce soit dans un club sandwich ou chez Épicure, l'établissement trois étoiles. J'ai pu m'essayer à tout, ce qui, à mon avis, est assez unique. »

Source originale: https://www.elle.fr/Loisirs/Sorties/hotels/Les-secrets-du-palace-Bristol-Paris-adresse-mythique-3891309

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