Bulle immobilière en France? Les experts disent non. –
Bien que les prix atteignent des niveaux record, certains experts immobiliers ne voient aucun risque de surchauffe du marché.
Les professionnels de l'immobilier sont catégoriques: bien que les prix atteignent un sommet à certains endroits, ils ne voient aucun risque de surchauffe du marché. «Hormis quelques grandes villes, les prix ne montent pas en flèche», souligne Jean-Marc Torrollion, président de la Fédération nationale de l'immobilier (FNAIM). Selon lui, les augmentations moyennes en France ne dépasseront pas 2,8% en 2019 et seront même inférieures à 2% pour les maisons individuelles individuelles. Et, "dans certains coins de la France", précise-t-il, "nous ne sommes toujours pas revenus au niveau que nous avions avant 2007", l'année de la crise des subprimes.
Par ailleurs, «le marché est porté par des particuliers, dont de nombreux primo-accédants, et non par des investisseurs professionnels, comme ce fut le cas lors de la bulle immobilière des années 90». Autre raison de ne pas s'inquiéter: «les banques respectent les règles de précaution concernant l'octroi de prêts. Il n'y a pas de dépenses excessives ou de surfinancement dans le secteur immobilier. »
"Nous sommes très loin d'une bulle."
Thomas Lefebvre, directeur scientifique de Meilleuragents, spécialisé dans l'estimation des prix immobiliers en ligne, présente la même analyse rassurante. «Nous sommes très loin d’une bulle», dit-il, «car il existe une corrélation entre les prix et la capacité d’emprunt des acheteurs, et cela continuera car la Banque centrale européenne ne va pas augmenter ses taux. N'oubliez pas qu'avec des taux d'intérêt passant de plus de 4% en 2011 à 1% en 2019, vous gagnez 30% en capacité d'emprunt. »
Après avoir fait monter la fièvre, le marché montre néanmoins des signes de bercement. «Dans les grandes villes où les prix avaient énormément augmenté au cours des trois dernières années en raison de l'arrivée du TGV, par exemple, ils commencent maintenant à stagner», observe Michel Lechenault de SeLoger, qui vient de publier une enquête sur les prix dans 81 villes. En France.
Dans des villes comme Bordeaux ou Lyon, «il peut y avoir une correction des prix, mais pas en 2020», assure-t-il. Il n'y a donc pas lieu de s'inquiéter à court terme à moins d'une forte hausse des taux d'intérêt. Il est «possible», dit Torrollion, qu'une «légère baisse des prix» puisse se produire dès l'année prochaine à Bordeaux, Lyon, Nantes ou Rennes, où le prix moyen au mètre carré a grimpé en flèche, mais ce ne sera rien de tel l'éclatement de la bulle spéculative dans les années 90, qui a provoqué l'effondrement des prix des appartements parisiens de 40% entre 1991 et 1997.
Source: Bulle immobilière: les professionnels n'y croient pas
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