Rénovations majeures de la Tour Eiffel avant les Jeux olympiques de 2024

Débordés par des mesures de sécurité renforcées, notamment l'installation d'une barrière de sécurité pare-balles, les abords de la Tour Eiffel ne sont pas particulièrement attrayants. Même avant d’atteindre la ligne infinie d’accès aux ascenseurs, les visiteurs doivent franchir les multiples barrières de construction qui entourent les quatre pieds de la «Dame de Fer». Sans parler de la circulation dans les rues environnantes, qui est plus encombrée que jamais. Nous avons du mal à imaginer que la tour brillera de toute sa splendeur, dans un environnement agréable et calme, avant les Jeux Olympiques qui se dérouleront dans la capitale en 2024.

C’est pourtant exactement l’ambition de la Ville de Paris, qui a lancé le projet «Grand site tour Eiffel: découvrir, approcher, visiter» en janvier dernier. En mai, les maires adjoints de Paris, Jean-Louis Missika (Urbanisme) et Jean-François Martins (Tourisme), ont dévoilé les quatre équipes finalistes retenues pour réimaginer le site de la Tour Eiffel.

Depuis des années, la ville de Paris et le Société d’exploitation de la tour Eiffel (SETE) ont délibéré sur le meilleur moyen d'accueillir les touristes venant découvrir ce site emblématique de Paris et de la France. Ce qui est différent cette fois, cependant, est que la délibération ne s’arrêtera pas sur les quatre piliers de la tour elle-même. Les équipes doivent élargir leur champ d'action pour inclure les alentours du site, du Trocadéro à l'École Militaire, du musée du quai Branly à Bir-Hakeim.

La Ville ne cherche pas d’exploration architecturale, comme la Pyramide du Louvre. «L'oeuvre architecturale est déjà là. Il ne s'agit pas de réinventer la Tour Eiffel, mais de la mettre en valeur en la connectant à son environnement », note Jean-Louis Missika. "Des études ont montré qu'une visite à ce monument ne se limite pas aux limites de ses dimensions verticales, mais commence dès qu'il est vu." En fait, pendant la haute saison touristique, environ 120 000 personnes par jour se rendent à la Tour Eiffel, alors qu’elles ne sont que 20 000 à 30 000 à l’élever. La plupart des gens sont donc heureux d’y marcher et de prendre une photo souvenir en chemin.

Equipes internationales et multidisciplinaires

Parmi les quatre équipes retenues comme finalistes du projet, deux sont dirigées par des architectes: le cabinet britannique AL_A Amanda Levete Architects et la société parisienne KOZ Architects; et deux sont dirigés par des architectes paysagistes, Gustafson Porter + Brown de Londres et l'équipe française TER. Tous les groupes, cependant, sont hautement qualifiés dans plusieurs disciplines de la sphère mondiale. Les architectes de TER ont notamment collaboré avec l'architecte italien Carlo Ratti, tandis que ceux de Gustafson collaboreront avec les urbanistes de l'agence Sathy, dirigés par le franco-coréen Tae-hoon Yoon. AL_A ​​travaillera en partenariat avec deux architectes en chef de Monuments historiques français et KOZ a recruté Junya Ishigami, l'architecte japonais réputé pour son style raffiné, respectueux des sites historiques.

«Au-delà de la dimension internationale, ce qui a retenu notre attention, c’est l’approche nuancée en matière d’intégration paysagère et urbaine que ces équipes ont pu démontrer au travers des références qu’elles ont mises en évidence, à savoir la capacité à s’adapter à un environnement complexe, à en comprendre le but, tout en respectant son importance patrimoniale », souligne Jean François Mangin, chef de projet.

Accès piétonnier

Les équipes doivent repenser la manière dont la tour Eiffel accueille les visiteurs, des stations de métro les plus proches du site à la place ouverte située sous et autour de la tour, en passant par les quatre piliers de la tour elle-même. Les équipes doivent également accorder la priorité à la simplification et à l’amélioration de la fluidité des files d’attente pour monter la tour, tout en réfléchissant à la manière de fournir des services et des installations, à des options de restauration et à la protection contre les intempéries.

Au-delà, le projet implique la création de nouveaux sentiers de randonnée comportant des centres d'accueil proposant des informations, des espaces de détente, des espaces de loisirs et des restaurants. Cela impliquera de repenser la circulation aux carrefours situés de part et d’autre du pont d’Iéna, désormais entièrement dédiée aux voitures, afin de fournir des voies désignées aux piétons ainsi qu’aux cyclistes, scooters, patins à roues alignées, etc. Cela pourrait signifier, comme le suggère un élu, d'ouvrir le tunnel situé sous le quai Branly au niveau du pont à ceux qui utilisent des modes de transport autres que les voitures. Certains vont même jusqu'à rêver de voir émerger de ce projet le plus grand parc parisien, avec une extrémité de chaque côté de la Seine.

Etant classés zones boisées, aucun projet de construction sur le Champ-de-Mars et les jardins du Trocadéro n'est possible. Cependant, l’idée ici est de restaurer la vie des nombreux pavillons historiques qui parsèment ces zones, avec l’aide de les architectes des bâtiments de france. De nos jours, ces pavillons, qui datent des années 30, sont plutôt négligés et pourraient être ré-imaginés pour accueillir de petites boutiques, des activités et des événements, ainsi que des popups saisonniers, facilement démontables au fil des saisons.

«L’objectif est de créer une expérience de visite vraiment unique pour les touristes en capturant leur attention dès qu’ils manifestent un intérêt pour la visite de la Tour Eiffel, vraisemblablement par le biais de recherches sur Internet, puis en proposant des visites informatives leur permettant de découvrir tous les sites historiques. richesse patrimoniale que cette attraction majeure a à offrir », explique Jean-François Mangin.

À tout le moins, «ce projet vise à redonner vie, cohérence et unité à ce site, qui consiste aujourd'hui en une attraction de grande taille, la tour, qui est entourée de rien d’autre. Mais l'objectif plus général ici est aussi de ramener les parisiens », note Jean-François Martins, adjoint au tourisme. Pour la Ville, qui a prévu un budget de 40 millions d'euros hors taxes pour le réaménagement, un indicateur du succès du projet ne serait pas tant une augmentation du nombre de touristes venant voir la Tour Eiffel, qui ne serait qu'un effet induit des rénovations, mais le retour des parisiens et des habitants du Grand Paris sur le site.

L'équipe gagnante sera sélectionnée en mai 2019 et le projet doit être achevé à temps pour les Jeux olympiques de 2024.

Source: Comment Paris veut «magnifier» la tour Eiffel

Les rénovations postérieures à la tour Eiffel qui devaient avoir lieu avant les Jeux olympiques de 2024 ont été publiées pour la première fois sur .

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